Boucliers Révolution de la Dignité ou Maïdan
Depuis la France où elle vit et travaille, la plasticienne Anna Canter, française d’origine ukrainienne, a suivi les événements de la «Révolution de la Dignité» en 2014, du Maïdan à la guerre dans le Donbass. Elle a choisi le bouclier comme support et moyen d’expression, symbole à la fois d’oppression et de résistance.
En rendant hommage à ceux qui sont passés à la postérité sous le terme de «Centurie Céleste» , les premiers morts du Maidan et du conflit, l’exposition veut aussi, aller au plus profond de chaque regard en lui posant la question de son propre engagement.
La banalisation de la guerre nous fait-elle rentrer dans le cercle de l´oubli ? L’oubli des corps meurtris, des blessés, des snipers de ce février 2014, des prisonniers injustement retenus en Russie avec des procès inéquitables et surtout la guerre au quotidien, qui décime civils, femmes et enfants dans l’est du pays.
Pourtant le corps sursaute, se tend, se fond dans le bouclier pour ne faire plus qu’un, il
résiste ; et la conscience se trame petit à petit, par touches successives. Les boucliers sont tout cela à la fois : arme défensive, protectrice, au plus près du corps ; un corps meurtri, qui se révolte, une conscience qui renaît de ses cendres.